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Fish river canyon – 388km

On traine un petit peu. Jusqu’à 7h30 tout de même ! Un petit déjeuner en regardant passer les babouins, puis on range notre petit camion, et zou, direction le « Fish river canyon » !

Pour nous, cette destination est un peu un symbole. J’avais planifié cette étape sans trop y croire, pensant que ca nous ferait trop de route. Après tout ce voyage et ses évènements, on y arrive comme un but, comme si on était au bout de la route, arrivés. Improbable, et pourtant. On arrive au « Min point view » qui nous offre une vue vraiment impressionnante. Il parait que ce canyon, le deuxième plus grand au monde, semble plus petit que le Grand Canyon du Colorado. Je ne trouve pas, celui-ci est tout aussi gigantesque, avec une vue sur plusieurs virages. On distingue au fond quelques traces d’eau. Il faudrait une bonne journée pour descendre, et sûrement autant pour remonter. D’ailleurs, les « one day trips » sont formellement interdits, et un chemin de 85km (5 jours) est proposé. Ironiquement, Total sponsorise l’endroit. Même au bout du désert la corporation est là !

On croisera un couple d’anglais dans leur land rover, équipée pour un long Safari, pleine de livres de poche glissés contre l’habitacle. Des fleurs et des étoiles égayaient l’extérieur.

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Fish river camp – 549km

Dur de se lever, blottis sous la couette, même si le superbe lever du soleil nous y invite. On se remplit encore les yeux et on retrouve notre petit camion. En route vers le sud !

Une fois sortis de la réserve, le paysage est plus terne. On cherche en vain une bourgade pour se ravitailler et faire de l’essence. Mais tout est fermé, car c’est ferié aujourd’hui (Jeudi de l’ascension). Les villages ressemblent à des villes fantômes, et on devra faire un détour par Keetmanshoop. Le paysage change tout au long de la route, et on quitte les dunes pour de la savane, des vallées et d’étranges collines de grosses pierres. La route est longue, mais on ne s’ennuie pas. On poussera les barrières qui servent à délimiter les réserves d’animaux. Keetmanshoop est moche. Triste, avec des villages de tôles tout autour. On fera quelques courses rapidement, de l’essence, et un peu d’argent. Il fait déjà tard et on doit se dépêcher pour atteindre la Fish avant la nuit. La piste est toute brune, toute droite, et on voit le coucher de soleil sur notre droite. On fait la fin de la route de nuit, avec les phares.. Et on croisera quelques animaux.

On arrive au camping d’Hobas. Très bon accueil, on nous explique tout, et on choisira un emplacement pas très loin de la piscine. Grillade, douche chaude, et dodo. On est bien fatigués par toute cette route.

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Wolvedans

Un long chemin avec une sensation étrange de solitude. Notre route n’est troublée que par des zèbres et des autruches. Arrivés au lodge Wolwedanse, on est accueilli par une sorte de ranger chasseur, guetteur, rabatteur, cueilleur qui aime la game meat. Un excellent thé glacé, et on nous explique que l’on doit sortir nos bagages de notre petit camion et que l’on va nous emmener au camp. On monte dans un landrover surélevé et on part sur de petits chemins à travers les dunes. On découvre notre chalet de bois et de toile au milieu du sable et des herbes. Une vue grandiose.

On file déjeuner sur la terrasse, et on observe un Oryx venu boire, pendant que des oiseaux essayent de partager notre plat. On patiente un peu avant de partir pour une promenade dans les dunes. Le chauffeur s’arrête de temps à autre et commente. Il nous explique comment les acacias se protègent des girafes, comment les Oryx se déplacent, .. Et on prend le temps d’observer des petits détails dans ce grand paysage.

On monte une glacière en haut d’une dune surplombant une superbe vallée. Une bière au coucher du soleil, seuls au monde. Et on rentre, tout doucement, de nuit, phares éteints pour ne pas effrayer les animaux. On se serre sous les couvertures, et on sera bien contents de retrouver une douche chaude ! Tenue de gala pour le diner, annoncé en langue à klics ! Ce qui donne encore plus d’exotisme à ce menu.

Le vent se lève, les lampes à pétrole s’éteignent. Et nous aussi, bercés par le vent.

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Sossusvlei

A Sesriem, il ne faut surtout pas louper le lever du soleil. Et la porte vers les dunes ouvre une heure plus tôt pour ceux qui sont dans le campement, c’est pourquoi on voulait absolument entrer hier soir. On a mis le réveil, mais on a oublié que le cellulaire était resté à l’heure de France. On allait partir quand on a vu notre méprise et on s’est recouché..

Au deuxième réveil, malgré l’entrainement de l’heure d’avant, c’était dur et froid. Mais on est parti pour une course avec le soleil. Direction Dune 45. Un nom pas vraiment romantique, mais la réalité l’est. Un paysage grandiose, plein de douceur, des ombres sensuelles, des couleurs chaudes, légères. On se réchauffe pendant la montée de la dune, et on contemplera ce paysage assis aux premières loges, tout en haut. Le soleil apparait à l’horizon. Un sourire.

Quelques photos, mais il est impossible de matérialiser vraiment ce souvenir. On croisera un barbu du Botswana, en peignoir en train de se faire un café cowboy à l’arrière de son vieux 4×4. Moments de rires, un peu envieux..

On passe en mode 4×4 pour rejoindre le parking 4×4 only de Deadvlei. On s’ensablera lamentablement un peu plus loin et nos amis allemands nous doublent, en rigolant je suis sûr ! On enlève le sable à la pelle, on rajoute des branches, rien n’y fait. Des allemands passent par là et nous expliquent que sur ce modèle, il faut bloquer les roues avant manuellement avec un switch sur l’essieu. On aurait jamais trouvé.. Et tout de suite, ca fonctionne, et on sort ! On est un peu tendu par la suite, mais on retrouve nos allemands au parking, avec un grand sourire ! Et c’est parti pour les dunes.

Promenade dans le sable de Deadvlei, ancien lac asséché. Il reste une étendue blanche d’argile sechée et craquelée plantée d’anciens acacias desséchés dont certains auraient plus de 900 ans. Paysage fantomatique entouré de dunes ocres parsemés de bouquets d’herbes vertes. Une vie fragile, qui sera lentement écrasée par le soleil qui monte dans le ciel. Séverine reprend le volant sur le retour. On s’arrêtera au Sesriem canyon. On avait sorti les chaussures de marche, mais quand on voit la profondeur, on se ravise.. Le canyon est superbe, et ma géologue préférée nous raconte que c’est une érosion récente de 5 Millions d’années seulement, dans un conglomérat qui était en fait un ancien lit. Plus bas, on apercevra des grès de la formation bien connue du Roadside Geology of Namibia. Et on repart vers le sud.

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Sesriem – 318km

La matinée sera longue. On a préparé tous les sacs, on a entassé nos courses à l’entrée de l’hôtel. La voiture arrive pendant l’Oryx du midi. On découvre un drôle de petit fourgon, une sorte de petit camping car 4×4. On expédie les formalités et on repart vers l’Est, en route vers Sesriem.

On traine sur la route, encore choqués par les images de l’accident. Notre petit camion peine un peu dans les cotes. Mais on est pas pressés, car tout ce qui arrive maintenant est un peu comme un bonus.

Après le Naukluft et le col de Garub, on rencontre nos premières dunes. Si belles avec leurs reflets jaunes et orangés. On y croise même un dromadaire ! Un mirage ? On passera ensuite le tropique du Capricorne, main dans la main. La nuit tombe et nous n’auront pas le temps de s’arrêter à Solitaire. La route est assez longue au milieu de ce désert. On arrivera de nuit devant les portes de Sesriem.

18h, nuit noire. Nous n’avons pas de réservation et le gardien ne veut pas nous laisser rentrer. Une voiture arrive à son tour. Ce sont des allemands, et eux ont réservé. Ils acceptent de partager le campement avec nous. On est aux anges, on peut rentrer !

Le campement est grand, avec un gigantesque acacia au milieu. On partage nos bières et notre repas au coin du feu qui a beaucoup de mal à prendre avec le bois que l’on a trouvé à Walvis.

Serendipity. Les allemands étaient chez KEA pendant notre accident. Ils ont suivi les affolements de Beata et toutes les opérations de sauvetage, et ils sont très heureux de nous voir en bonne santé et toujours sur la route ! Et nous aussi !

On papote au coin du feu, pendant que le steak et le mais cuisent. Après avoir déplié le camping car, papi et mamie vont se coucher. Demain, on se lève tôt.

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Walvis Bay

KEA nous propose une nouvelle automobile. On accepte, car on voudrait oublier toutes ces images atroces qui sont imprimées dans notre tête. On passe un bout de la matinée au poste de police pour déposer notre accident sur un papier. Un grand moment le poste de police, on voit un morceaux d’Afrique que l’on ne rencontre pas dans les catalogues Kuoni.

Promenade dans Walvis Bay. On a froid avec le Benguela glacial qui souffle. On se réfugie sur un morceau de chantier/plage. Pour le retour, quelqu’un nous prendra en stop pour nous déposer en ville. On rentre à l’hôtel après avoir mangé un morceau d’autruche dans un bar. On apprend que la voiture sera là demain.

Je me souviens du moment où on s’est regardé dans une vitrine. Séverine était pieds nus après avoir cassé une chaussure, moi avec son écharpe autour des oreilles et un chapeau de brousse en sandales. On ressemblait vraiment à rien, et on en a bien rigolé !

Tristes de ce qui s’est passé, mais aussi heureux d’être en vie, même dans une ville comme Walvis Bay. Envie de se sauver et de mettre tout cela derrière.

 

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Naukluft – 319km

On se lève avec le soleil, allongés dans la tente, le regardant embraser tout doucement la vallée. On repart, et on s’arrêtera devant le Bushman paradise, quelques peintures perdues dans les montagnes. On retrouvera la sortie du camp après avoir récupéré un peu d’eau.

Direction Swakopmund. On ne voudrait n’y faire qu’un petit break de quelques heures afin de tracer directement jusqu’à Sesriem. C’est une ville un peu étrange, très différente du reste de la Namibie. Un héritage de l’époque allemande, avec de grandes rues, une sorte de station balnéaire. On ne s’y attardera pas. Un rapide passage à la plage, puis au magasin où on trouvera du game meat : Oryx et zebra au menu ! On achête le permis pour la traversée du Naukluft, et en route !

Après être passé par un bout de la Welwitchias road, puis par le lit d’une rivière, on continuera sur la C28, puis sur la D1998. A un virage, c’est le début de l’enfer. La voiture glisse sur de petits graviers, part en tête à queue, bute sur des cailloux, et fait plusieurs tonneaux. Tout est détruit. La voiture, frigo, appareil photo, tente, etc.. Je saigne à l’oreille et au crane, Séverine n’a rien de plus que la trace de la ceinture. Par chance, on arrive à capter et on pourra appeler les secours qui nous localiseront avec un avion et nous enverront une ambulance. Après un passage couture à l’hôpital, on échouera dans un hôtel de Walvis Bay avec des restes de matériel plein de sang, de sable et de poussière, avec l’odeur de l’huile de la voiture. L’hôtel nous commandera un plat d’Oryx et de crocodile et on essayera difficilement de se reconstruire de cette épreuve.

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Spitzkoppe – 229km

On arrive à Uis après avoir dépassé un bon nombre de gamins très jeunes qui essayaient de nous vendre des pierres aux carrefours. La bourgade est minuscule et on sera un peu harcelés par des jeunes qui veulent nous garder notre voiture. Les rayons du magasin sont bien vides, mais on trouvera de la glace. Mais pas de viande. Le magasin ferme, et on se dirige vite vers la caisse. Le courant coupe, et l’employée, qui ne peut plus utiliser sa caisse, allume tout naturellement une bougie et continue sur une petite calculatrice. A la sortie, des jeunes veulent que je leur donne mon t-shirt des Six passengers (le club de plongée de Raiatea..). On prend de l’essence, mais on ne trouve pas d’eau pour le jerrican, les robinets sont sous clé. On est fatigués et on échouera dans un resto devant un plat de grillade « Special White Lady ». Vraiment bon, tellement que je demande à la patronne où on peut trouver ces viandes. Elle nous répond que l’on ne trouvera pas à Uis, mais accepte de nous en vendre de beaux morceaux d’autruche pour notre braai du soir. On reprend la route, guidés par un arc en ciel dans l’axe de la piste. On sera même surpris par quelques gouttes d’eau.

On arrive au Spitzkoppe, avec un superbe coucher de soleil, isolés au milieu de nulle part. On choisira un emplacement pour notre tente au pied d’un gros caillou. Il n’y a personne à perte de vue, il y a un silence parfait. On fait chauffer le braai, et une douche au pied d’un arbre avec le même système que la veille. Le vent est un peu frais, et on ira se coucher, bercés par les étoiles..

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Brandberg

On repart en même temps que nos voisins après avoir rangé nos petites affaires et découvert le fameux « donkey system » : Un baril d’essence couché sur un feu de bois, que l’on rempli d’eau, et qui est relié par un tuyau à un saut qui se remonte avec une poulie. Sous le seau, il y a une sorte de paume d’arrosoir. J’aime beaucoup le système. On règle notre campement et on fait une petite visite au musée du rhino trust. Des enfants jouent avec des voitures en fil de fer.

Départ sur les pistes poussiéreuses. On ne sais pas trop comment on va y aller, mais on se dirige vers le Brandberg, afin de voir la White Lady. On s’arrête prendre quelques photos de Welwitchias avec un fond de Brandberg, puis on prend un raccourcit fait d’une piste off road perdue au pied de la montagne. De magnifiques paysages, rien que pour nous.. On ne regrette jamais de quitter la route des touristes de temps à autres. Et quand on la retrouve, on croise le car de touristes des Organ Pipes. Il va dans l’autre sens. Ouf !

Arrivé au Brandberg, on réveille un guide pour nous emmener voir les peintures. Un autre essaye de nous vendre quelques pierres. Et pour vendre des cailloux à Séverine, il faut se lever très très tôt ! En route. La rencontre avec la Dame Blanche se mérite. Une petite heure de balade à flanc de montagne, dans le lit d’une rivière asséchée. On apprendra qu’il n’a pas plu depuis un an. Notre guide nous présente le « Namibian Rock Agama », un petit lézard sympathique aux couleurs vives (feu chez le mâle, vert chez la femelle). J’adore ce petit animal et je le mitraille avec l’appareil photo. Séverine se moque un peu de moi !

Les peintures de la White Lady sont très belles : fines, colorées ocre et blanc. Il y en a bien d’autres autour de la montagne, mais elles sont réservées aux autonomes. Sur le retour, on croisera un « cobra zebré » qui effraye notre guide. Ce serpent est mortel et nous obligera à faire un détour dans les herbes et les cailloux pour le laisser au large. Un petit vent frais dans les roseaux nous raccompagne sur le retour. On reprend notre auto, il faut ravitailler.

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Ugab base camp – 107km offroad

Et c’est parti pour la route, en hors piste complet, guidés par le GPS. On se demande quand est-ce que quelqu’un est passé là pour la dernière fois. Les paysages sont immenses, vides, et les Welwitschias se comptent par centaines. Séverine est toujours au volant, et j’avoue avoir un petit peu peur lorsqu’une pierre touche un peu fort le dessous de l’auto. C’est stressant quand on ne conduit pas ! Mais elle se débrouille comme un chef et ne ralle même pas quand je l’inonde de conseils..

On s’enfonce vers le Dores crater. Chaque vallée est une nouvelle ambiance. On a une idée de là où on est grâce au GPS, mais on a l’impression que ces paysages sont infinis. Va t’on arriver avant la nuit ? On s’arrête manger sur le haut d’une colline, et on finira la viande du braai d’hier, se cachant à l’ombre de la voiture. On change de pilote, et ma copilote nous guide dans les canyons, lits de rivières, dans les grandes étendues de sable.

Après quelques passages délicats où on a réussi à placer les roues de notre camion, on arrive à 17h au Rhino Trust Camp par le lit de la rivière Ugab. Mission réussie !

C’est un drôle d’endroit. On est dans le fond du canyon d’une ancienne rivière, et deux maisons faites de bric et de broc surplombent les deux emplacements. On se rend à l’un d’entre eux, matérialisé par une clôture en paille autour d’un grand arbre. On gare la voiture dedans, juste à coté du braai. Il fait chaud, étouffant, et les petits insectes volants sont légion.

On découvre que le frigo nous a lâché. Peut-être n’était-il pas 4×4 ? On termine notre bière en essayant de bricoler ce qu’on pouvait pour le faire redémarrer. Sans succès. On rejoint l’autre emplacement pour demander un peu d’aide à nos voisins. L’accueil des deux couples, éclairés à la bougie, est un peu déstabilisant. L’un veut nous parler russe. Sa femme nous parle en anglais et traduit en allemand. Ils se moquent un peu de nos problèmes, car ils voyagent avec des glacières.. et leur seul conseil est de finir nos bières pendant qu’elles sont encore fraiches ! Ils nous demandent depuis combien de temps nous voyageons. Quelques jours. Pour lui, retrouvant son anglais pour l’occasion, c’est un « fifty years journey ». On rentre.

Une pancarte dans notre campement nous demande de faire attention aux lions et aux rhinocéros. Nous justement, on aimerait bien en croiser ! On essaye la douche africaine que j’ai amené. Elle est faite d’un sac que l’on a rempli avec les 100L de réserve d’eau du 4×4. Du guacamole maison, un peu de viande, et un bon sommeil bien mérité sous notre gros arbre.