Lors de notre première visite à Etosha il y a 7 ans, nous étions venus au mois d’Avril, une année très sèche. Tous les animaux étaient concentrés aux trous d’eau. Cette fois nous sommes en février, il y a des averses tout les jours et de grandes prairies autour du pan. Les animaux sont donc dispersés et plus difficiles à observer. On peut prendre les jumelles pour vérifier si les petits oryx ont déjà des cornes ou si les jeunes gnous ont l’air aussi grognon que les adultes.
Ca n’empêche pas les surprises : deux rhinocéros qui traversent la piste devant nous en plein jour. Ou un petit zèbre encore tout mouillé
Un lodge établi au bord du fleuve par un fermier de Windhoek (comprendre il gère une propriété de 8000 hectares avec 800 têtes élévées pour leur viande : zèbres, kudus… le « bétail » classique ne compte pas). Devant un jus de cactus, il nous explique qu’on a de la chance car en cette saison normalement les eaux sont plus hautes, la plaine est inondée et sa propriété se transforme en ile ! Les nuages s’amoncellent mais pas de pluie, on a pu installer notre campement et faire un tour en bateau au coucher du soleil. Crocos, hippos et beaucoup d’oiseaux !
En suivant par la route l’Okavango, ce fleuve étrange qui prend sa source en Angola et termine son parcours sans se jetter dans la mer, mais en delta au milieu du paléo-désert du Kalahari.
Presque une incantation, pour ce joli campsite, tout près de la rivière ou passent les hippos, nageant à contre courant. Non loin derrière, un mirador pour observer les éléphants dans la plaine. En balade à la journée, safari le long du fleuve avec de belles flaques et bien l’impression d’être dans un delta. Beaucoup d’oiseaux. Joli bungalow sanitaire couvert de chaume aussi, mais pas une goutte d’eau ! Qui se dévoue pour aller remplir la douche solaire dans la rivière ?
Une sélection d’oiseaux
Lever de lune, lever de soleil.
On sort du camp par le chemin des écoliers, dans les hautes herbes au point qu’on manque presque de perdre la piste dans un étang ! A l’arrivée, microcosmos sur notre pare brise
Nous n’avons même pas quitté le goudron qu’on est accueilli au bureau de l’entrée du parc par un un ranger qui nous dit tout de go « bonsoir, faites attention aux enfants avec les lions »… comme il n’y a pas de raison de plaisanter, on demande des explications. « là, les traces » dit-il. On insiste et il finit par nous montrer juste devant son bureau les traces de 4 lions passés là le matin même. Ce qui l’inquiète surtout, c’est plutôt de savoir si résidant au Congo nous pouvons bénéficier du tarifs SADC ou pas. Pas sûr (en fait non, c’est le Congo RDC qui est membre), mais il ne veut pas non plus nous mettre dans la catégorie « overseas » ! 15 km de piste sablonneuse ensuite pour rejoindre le campsite, il suffit de suivre les petits panneaux « 4×4 only ». En route, on croise un éléphant qui nous fait clairement comprendre qu’il n’avait pas envie d’être dérangé : « mock charge » disent les anglophones. C’est bien impressionnant, beaucoup plus que les petites gazelles ou les tribus de phacochères !
Longue route goudronnée avec pas mal de nids de poule côté Zambie avant d’arrivée à la frontière. Ensuite, c’est Katima et la bande de Caprivi, une région très peuplée pour la Namibie : beaucoup de village tout en chaume de roseau et d’enclos à bétail.
Un long silence, un grand périple loin de toute connexion ! 3 semaines de voyage des chutes Victoria au désert du Namib, en passant par Etosha, le Damaraland et les montagnes du Naukluft. Voici l’itinéraire et quelques aperçus avant la suite des articles.
Nous nous sommes levés avec les premiers rayons du soleil embrasant les kokerbooms.
Un peu nauséeux cette nuit, un mal au coeur qui me suivra toute la journée. Sûrement la viande d’hier. Petit déjeuner léger, et on part 5km plus loin pour voir le fameux « Giants Playground ». Cet endroit porte bien son nom, ce sont des montagnes de cailloux, empilés comme si des géants avaient joué aux légos. Cela ressemble un peu aux lieux où les hommes ont érigé des pierres. On monte sur un gros tas, la vue est bien belle. Mais on ne doit pas trainer car la route est longue, et on voudrait passer chez le loueur avant la fermeture.
Séverine prend le volant pendant quelques centaines de kilomètres. Elle reprend ses marques, je suis content. Les villes défilent, elles sont un peu tristes. Seule Rehoboth sort de l’ordinaire avec ses maisons roses, un peu comme un petit village mexicain. On refranchis le tropique du Capricorne. Un peu une impression de rembobiner en une après midi la longue route que nous déroulons depuis deux semaines.
On passe chez KEA pour régler les tracasseries administratives. Un dur moment à négocier jusqu’à la fourchette manquante. Puis, retour au Londiningi. On se sent chez soi, comme un refuge. Nathalie est contente de nous voir.
On rassemble notre courage et quelques vêtements pas trop sales pour aller jusqu’à « Joe’s bearhouse ». Kudu et Springbock au menu ! Deux très bonnes viandes, en quantité.. Je cale avant la fin ! Nos dernières game meat avant longtemps, savourés à la bougie.
On se décide de pousser jusqu’à Ais Ais au sud, espérant trouver de quoi manger et prendre un bain. Séverine reprend le volant. La route n’est pas facile mais offre quelques points de vue sur le canyon. Après plusieurs virages, on arrive dans une sorte de camp de vacances défraichi, qui n’aurait pas bougé depuis les années 60. Tout est vieux, mais plutôt propre. Pas grand chose à manger, mais on trouve un peu de poisson et un morceau de viande dans un petit resto. On en profite pour prendre un bain dans l’eau chaude de la piscine. Un régal avec le vent frais qui nous caresse doucement. On est seuls.
Retour vers Keetsmanshoop en passant par la Tar road. Après avoir fait le plein, on ne trouvera pas de viande dans les magasins. Grosse salade donc pour ce soir. On arrive juste à temps au camping de Quiver Tree, au coucher de soleil, comme d’habitude ! Le coucher de soleil sur les arbres carquois. Un petit bout de rêve. Un joli emplacement à coté d’une grande pierre plate, la douceur de la nuit.
