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De Zavora à Vilankulo – 338km

Petit déjeuner avec vue sur l’océan, que l’on ira gouter un peu plus tard. Jouer dans les vagues transparentes et chaudes. Mais il est temps de repartir pour atteindre le point le plus au nord de notre périple : Vilankulo.

La route défile, et nous arrivons à Maxixe pour le déjeuner. Les magasins sont fermés entre midi et deux, et ca nous laisse le temps de profiter du « Stop Snack », un petit resto avec la vue sur le bras de mer qui sépare Maxixe d’Inhambane. Un bon repas de poisson sous les bougainvilliers en fleurs. Un petit tour par l’embarcadère et on voit nos premiers « dhows », ces barques qu’ont amenés les arabes au VIIIe siècle. Petit tour au distributeur où l’on voit un garde dans un superbe uniforme jaune sombre, à la station service et à l’épicerie. Puis nous reprennons la route.
Dhows

Un passage très difficile entre Massinga et Nhachanguene, rempli d’énormes nids de poule. Je comprend maintenant ce que veut dire un « high clearance vehicule » (voiture avec beaucoup de garde au sol) qui nous a été conseillé à maintes reprises sur Internet. Le bas coté est souvent en meilleur état mais ne permet pas vraiment d’accélérer. Des gamins s’improvisent terrassiers et mettent un peu de terre dans les trous en demandant quelques pièces aux voitures. On se hate car le soleil commence à décliner. Les derniers kilomètres se font sur une route toute neuve et nous atteindrons Vilankulo à la tombée de la nuit. Le lonely conseille de demander à un local de nous accompagner jusqu’au Baobab, mais les cartes Tracks4Africa du GPS nous y emmènent aisément en zigzagant entre les ruelles du village.

Le Baobab n’est pas vraiment conçu pour camper, plutôt pour louse un bungalow ou profiter du dortoir. Et on finira par passer dans l’herbe entre les bungalows pour se trouver un coin sous un arbre pour ouvrir notre tente. Une douche froide dans une petite cabane de roseaux sous la pleine lune, et l’antimoustiques, puis nous allons manger un morceau au snack du camping. Des lulas (calamars) et des shooters d’Amarula, un alcool sud africain fait à base du fruit du même nom d’une couleur sombre qui le fait ressembler à du pétrole (Le cocktail s’appelait Oil and Cindarella). Une ambiance très « backpackers » avec billard, musique et récits de voyageurs de toutes les nationalités. On s’éclipse un peu pour préparer le planning de la suite de notre voyage sur une table en bois avec les pieds dans le sable.

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Zavora

On fera une petite pause à Quissico pour trouver des Meticais (la monnaie locale). En vain, mais ce petit détour nous permettra de découvrir un petit village avec son mercado (marché), sa poussada (petit hotel), un batiment administratif avec vue sur la mer, et des rues en terre, inondées.

Il est tard, et on ne pourra pas atteindre Vilankulo ce soir. On hésite entre Zavora et Morrunguele et le soleil décidera pour nous. Il déclinera doucement quand nous nous engagerons sur la piste reliant Zavora. A l’arrivée, un jeune nous demande du travail. On apprendra plus tard que l’on peut louer ses services pour 80 Meticais (4$) par jour, prix du contrat de travail pour la main d’oeuvre sans qualification. Séverine me guide et je monte le 4×4 en haut d’une grande dune de sable. On installe notre tente entre deux cabanes.. Avec une vue royale sur l’océan. Une superbe plage de sable fin toute propre avec personne aux alentours. De l’eau claire et une belle (vague) droite. Le Mozambique, encore sauvage. On se baignera au soleil couchant avant de rejoindre le restaurant où on dégustera notre premier barracuda accompagné de deux bières locales. S’endormir au bruit des vagues..

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Du Limpopo à Zavora – 456km

A nous le Mozambique ! Ce matin, on se lève tot pour profiter des premières lueurs sur notre lac. Les couleurs sont encore automnales, et après les toasts au feu de bois du petit déjeuner, on repart sur les pistes. Je tiens à préciser au passage que ce campsite est vraiment exceptionnel : Beau, bien entretenu, des gérants très gentils, et loin de tout. A conseiller si vous êtes respectueux de l’endroit !

Séverine évite les grosses pierres qui jalonnent la piste. On passe par de beaux paysages dans les plaines et les vallées jusqu’à la frontière du parc où l’on peut acheter la « 3rd party insurance » ou « Seguro », obligatoire au Mozambique. Le poste est une improbable barrière au milieu de nulle part, avec une petite cabane sous un arbre. Puis, nous continuons en prenant des autostoppeurs à qui on a demandé notre chemin. Ils nous indiquent qu’il faut bien passer sur le barrage et nous tiendront compagnie jusqu’au village de Massingir. L’une t’entre elle n’était jamais monté dans une voiture !

La tar road commence et nous suivra quelques heures. Macarretane, Guija, Canicado.. Les villages défilent. On aurait pu passer par le pont tout neuf de Chokwe, mais on a tourné avant car je croyais qu’il n’avait pas été refait. A Chibuto, on retrouve les pistes de terre bien rouge bordés d’arbres verts. Avec le ciel bleu, le contraste est saisissant. On double quelques kadongueros (Camionettes-monospaces qui servent de bus, pleines à craquer de gens avec de nombreuses affaires sur le toit, dans le coffre, dans une carriole..), mais ce sont surtout des piétons que nous doublons, en essayant de faire notre possible pour ne pas les recouvrir de poussière. Choc de civilisations entre un porteur de bois et deux blancs dans leur grosse auto. Mais un sourire, un signe de la main les relient. Séverine me compte l’Angola en comparant ce que l’on découvre au fil des kilomètres. Ici, les maisons sont plus jolies, plus solides, des champs et des enfants qui y jouent. Pas d’ordures qui trainent, tout est propre.

On relie la fameuse EN1, la route qui suit la cote. Le bitume est plutôt bon et les voitures moins nombreuses que je pensais. Surtout des pietons et des vélos. On croise de petits villages peints aux couleurs des deux opérateurs de téléphonie mobile d’ici. Un village bleu pour Vodacom suivi d’un village jaune pour MCel. De vieilles bâtisses portugaises défient le temps entre les cases et les étals d’improbables vendeurs. La route est belle avec sa couleur violette, bordée d’une terre rouge et de palmiers élancés, une végétation d’un vert éclatant.

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Aguia Pesqueira – 270km

On pense être arrivés au camp d’Aguia Pesqueira quand un gros camion nous barre la route et un gars nous fait des grands signes. On s’arrête et on entend plus loin les dernières notes d’une cantatrice. Un guide s’approche et nous confirme que nous ne révons pas. C’est bien un orchestre entier que l’on voit jouer au milieu des hautes herbes, juste devant le soleil couchant. Moment surréaliste que l’on est invité à partager, avec une bière à la main. Nos premières « 2M » (Mac Mahon), le gout du Mozambique, qui déjà nous surprend.

On apprendra que cet orchestre francais est en train de tourner un film publicitaire pour le parc après une tournée au Mozambique. On nous demande de poser pour une photo, et Séverine sera même interviewée par un journaliste du « Noticias » armé d’un bloc-note et d’un dictaphone.

On rejoint le campement n°6, le meilleur nous dit on. On a le choix, on est complètement seuls, avec une vue superbe sur le lac de Massingir. On en profitera autour d’un braai de steak d’autruches et une bonne salade. Nuit Mozambiquaine.

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Limpopo

On a du mal à prendre le rythme, et on se lève un peu tard.. Tout le monde est déjà parti ! Petit déjeuner, pliage de tente, et en voiture !

Séverine prend le volant, et on part plein nord sur les routes du Kruger. A notre droite, une chaîne de collines qui séparent le Mozambique de l’Afrique du Sud, et au milieu, de grandes plaines de savanes avec des buffles, girafes, impalas.. Des petits zèbres et une famille de phacochères. Et au détour d’une route, on croisera même les si rares « cheetahs » (guépards). Sans oublier un troupeau d’éléphant sur les berges de l’Olifant river. Mais il ne faut pas traîner, car on doit impérativement passer la frontière avant sa fermeture à 15h.

On se dépêche, et les paysages nous bercent sur un rythme de muzique Africaine. Plein d’essence à Letaba, on pique-niquera dans la voiture, et finalement, on arrivera vers 14h devant le poste frontière de Giriyondo. Coté Sud Africain, deux policiers jouant à un jeu de guerre sur leur ordinateur jettent un coup c’oeil au numéro de moteur et à nos affaires. Le portugais de Séverine nous aide bien pour expédier les taxes et la paperasse et après un petit bavardage avec le guide du parc, on reprend la route, enfin, la piste.

Il y a moins d’animaux. On ne croisera que zèbres et impalas qui semblent plus sauvages que leurs cousins du Kruger. Un détour par le village de Massingir veilho avec ses cases rondes et ses toits de chaume. Les habitants nous saluent, les visites ne devant pas être si fréquentes par ici. On croisera des vaches aux longues cornes, des morceaux de pistes étroites longeant une barrière avec des panneaux étranges. Les fameuses délimitations des terrains minés ? Est-on du bon coté de la barrière ? Restons dans les traces de roues.

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Vers Lower Sabie, Kruger Park – 490km

Petit déjeuner chez Ernest et Maggie. Entre deux cuillères de céréales, cette dernière nous demande si on planifie notre mariage (Are you planning to get married ?). Drôle de question qui donnera lieu à quelques réflexions entre nous sur les différentes façons de voir les choses selon les coutumes, le passé d’une civilisation. Nous remplissons le Guest Book, et nous apercevons que ce petit lodge n’a ouvert qu’il y a un an. Ernest nous expliquera qu’il travaillait dans une banque et qu’il a tout laissé tomber pour s’occuper de sa Guest House avec sa femme. Choix de vie qui permet de rencontrer des gens d’horizons très différents, apportant chacun leur pierre à cet édifice.

Direction l’aéroport pour retrouver le sac, et Ernest nous dépose chez KEA. On attend longuement avec une autre famille de Français (agacés par le retard) que le gérant revienne de l’aéroport et s’occupe de nous. Mais tout s’arrange, comme toujours en Afrique, et après avoir vérifié les papiers et le contenu de l’auto, on s’élance vers l’Est avec la bénédiction du gardien Congolais qui nous demande de rouler « doucement, doucement ». En partant, on fait quand même quelques courses, on regonfle les pneus, et c’est parti !

Une longue route où on compte les kilomètres pour savoir si on arrivera avant la nuit au Kruger. Ca serait bien, car on a pas vraiment d’autres idées de repli. Sur le chemin, je remarque que les voitures les moins rapides se mettent sur la bande d’arrêt d’urgence pour nous laisser passer et la coutume veut qu’on les remercie avec un coup de warning. Sympa.

Après 4h de route, on arrive à Crocodile Gate à 17h08. La garde nous dit qu’il est un peu tard pour réserver un campsite à 1h de route vers le nord (Il fait nuit à 17h45 en ce moment) et nous demande de les appeler sans leur dire que l’on est qu’à Crocodile Gate. Et voila, nous avons notre réservation pour ce soir, et il nous reste plus qu’à rouler « as fast as you can » jusqu’au camp.

Un peu avant 18h, après avoir évité les impalas et buffles, on expédie les formalités à l’entrée de Lower Sabie et on s’installe pour notre premier Braai sous quelques gouttes de pluie. On aura un peu de mal à faire prendre le feu pour cuire nos 500g de steak d’autruche. Un peu « rear » (très saignant), mais succulent accompagné d’un Savannah (cidre que l’on prennait en Namibie et en Afrique du Sud). Première nuit sous la tente..

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Arrivée à Jo’burg

Enfin. Après des heures de voyage, on se retrouve le samedi soir à l’aéroport de Jo’burg, chargés de sacs et des kites que l’on avait ramené de Cape Town : 25Kg chacun, mais avec un grand sourire de retrouvailles.

On charge dans la voiture d’Ernest et on se rend pour notre première nuit aux 3 Brothers. On découvre une jolie chambre « Mexicaine » dans une zone résidentielle (sécurisée) avec un repas aux chandelles et une bouteille de vin. En ouvrant mon sac, je fais la réflexion : Tiens, ils ont fait sauter mon cadenas. Et en cherchant mes affaires, je tombe sur tailleurs et seche-cheveux. Mince ! Le même sac « cargo » modèle de 2004, avec les étiquette « Silver » et « prioritaire » ! La probabilité de trouver deux sacs identiques de ce type dans un avion est quasi nulle.. Et bien ca arrive quand même. Heureusement, le propriétaire nous appele, et nous pourrons échanger les sacs le lendemain matin. Les vacances commencent un peu chahutées, mais tout s’arrange finalement, et nous pourrons profiter de notre jolie soirée.

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Préparatifs

Mozambique. Ce mot est sorti il y a quelques mois au milieu d’une conversation. Un pays bien moins connu que les Seychelles ou même le Botswana, mystérieux, où peu de voyageurs Européens ne se rendent, sauf peut-être quelques plongeurs qui semblent se limiter aux plages et fonds de Tofo. Cette destination nous tentait bien : un endroit sauvage, mélant nos souvenirs de Namibie, d’Afrique du Sud et d’Angola. Des restes d’une culture portugaise noyée dans l’Afrique d’aujourd’hui, ou d’hier. Un endroit préservé avec beaucoup de choses à découvrir ? C’est décidé, ca sera notre prochaine étape.

Les informations que l’on trouve sur Internet viennent principalement de deux sources : Les backpackers qui sont montés en bus (ou chappas), ou les sudafs qui s’y rendent en 4×4 sur-équipés pour les vacances. Nous avons trouvé des récits et conseils sur deux sites : VoyageForum et surtout l’excellent site de Mike : Mozguide, avec ses fichiers PDF et son forum. Nous avons aussi acheté le Bradt (assez moyen) et le Lonely Planet (très bien), tous les deux dans leur dernière édition en anglais.

Nous voulions trois choses : Découvrir le pays, faire de la plongée et du kite. Les dates ont été fixées au mois d’Avril 2008, juste à la fin de la saison des pluies, et nous avons décidé de nous limiter à la partie sud, car en 15 jours, aller vers le Nord est plus qu’aventureux. Après avoir longuement hésité, on a préféré prendre un 4×4 à Jo’burg afin de ne pas être embêtés avec les nombreuses pistes en deep sand, les routes défoncées, et les probables problèmes liés à la fin de la saison des pluies. La différence de prix pour avoir de l’équipement n’était pas vraiment significatif, et nous avons donc opté pour un Nissan Double Cab 3.0l turbo diesel de chez KEA avec une tente (NDLR : Le diesel nous avait été conseillé car plus facile à trouver, et je préfère de loin le diesel au sans-plomb). C’est plus gros que celui de Namibie, mais comme ils n’avaient pas le KCE, ils nous ont fait celui là pour le même prix.. Et c’était bien pratique pour stocker les planches et voiles de kite !

Le 4×4 equipé, en dehors du fait qu’il nous apporte beaucoup plus de sécurité qu’une berline, offre aussi un avantage appréciable : On peut passer sur les pistes sans trop se poser de questions, et arriver tard dans les campings en étant sur d’avoir un toit.. Du coup, on se demande si on ne va pas passer par le Kruger et le Limpopo à l’aller.. Et après.. On verra !