De la publicité, oui mais j’avoue que j’en ai presque oublié la trop célèbre marque pour apprécier les clins d’oeil.
C’est en pleine campagne, près de Bom Jesus – en fait il y a non loin une usine d’embouteillage, ce qui explique l’excellente qualité de la route – ce panneau au milieu des baobabs qui clame « entre boire et conduire, il faut choisir, buvez… »
Dans ce coin un peu plus qu’ailleurs, c’est Coca qui sponsorise toutes les enseignes: école, épicerie, buvette, tous se signalent par un panneau de la marque à leur nom.
A Luanda, on retrouve la pub en grand. Dans la ville poussiéreuse et au milieu de la grisaille de Cacimbo, c’est une jolie explosion de couleurs… avec en plus un côté « private joke »: reconnaitre les détails de l’Angola: kadonguero, écharpe de supporters de foot, frange des palmiers de Mussulo, c’est avoir enfin l’impression d’habiter ce pays.
Catégorie : Angola
Il a plu ces dernières semaines et la piste est creusée de nombreuses ravines. Une trentaine de km de piste pour rejoindre le lodge, ca semble peu… mais c’est long, et beau.
Euphorbes, imbondeiros (c’est ainsi qu’on nomme les baobabs, ici).
Qu’est ce qu’un bon safari? La réponse à cette question cruciale s’est perdue dans les rasades de bière au soleil, secouée par les cahots, perchés dans le camion de brousse.
Ici les animaux ont été ré-introduits à la fin de la guerre, en 2000; ils semblent encore sauvages.
Le lodge est situé en haut d’une colline, avec vue imprenable sur la Kwanza.
A chaque détour de la rivière, quelques cases, une barque. Des gens vivent.
A propos du tourisme en Angola, visitez la press room du site officiel du parc de kissama, l’article du New York Time Angola for Tourists: The Ultimate, Not the End est amusant, et décrit bien le désastre.
Lac de Quilunda
Les promenades angolaises débouchent souvent sur des ruines, de la rouille, ou des débris plastiques.
Cette fois, c’est le train du progrès arrêté sur le bas côté et envahi d’herbes.
De nouveau, on pense aux rêves de grandeur, au gâchis de la guerre. Où allons-nous?
Où nous mènent les chinois… enfin, si on prend le train.
Le village portugais est en ruines comme l’usine qui a du servira produire du sucre de canne, autrefois. Mais des gens sont restés, et quelques bâtiments subsistent. Celui au toit rutilant abrite une station de pompage et mise en bouteilles: Água do Bom Jesus… tout près de l’endroit ou les femmes font leur lessive dans le fleuve.
Un peu plus loin, les bananiers alignés et bordés d’allées de cocotiers attestent que la plantation est encore entretenue.
Sangano – les enfants
Rues de Luanda
Trainer dans le centre, la ville basse. A l’ombre des tours toutes neuves, les vieux bâtiments portugais vivotent.
Café Cuanza. Le bistrot a disparu. Le café aussi. L’Angola était 3e producteur mondial à l’indépendance mais peine aujourd’hui à faire renaître cette culture. Les enseignes encore accrochées au mur datent souvent des années 60-70, et sont en total décalage avec le commerce actuel, entièrement dépendant du trottoir. « Recargas » dit le panneau derrière les vendeuses de gazosas, on peut donc prendre une bière tout en achetant un carte pour son portable. Assemblées aux carrrefours, les femmes avec leurs bassines de fruits, bavardent, allaitent mais ne manquent pas une cliente potentielle, surtout en fin de journée. « Amiga, um bon preco! »
Toujours en marche, poussant un long cri rauque, les vendeuses de poisson s’annoncent. Les gamins eux, se postent plutôt dans les embouteillages pour proposer quincaillerie et vêtements. Le soir, au milieu des files de voiture, dans l’ombre, des nuées d’enfants proposent du pain.
Ilha, si près des terrasses huppées, des restaurants-vue sur mer aux tarifs expatriés.
Les kadongueros qui rouillent sous un panneau publicitaire. Désespérant. La plage même est grise, tout semble laid, misérable, désolant.
15 m plus loin, un parasol et cette enseigne… merci les belles.
Dans les coins les plus improbables, au bord de la route, en annexe d’un atelier de mécanique ou de bobinage, sous une tôle ou un arbre, les salao de beleza donnent envie de sourire, de remercier toutes ces femmes tressées, aux ongles faits, qui narguent la poussière.
China-Angola
Après 30 ans de guerre, tout un pays à reconstruire. Et vite. Les élections ne pourront pas sempiternellement être reportées. Cet immense travail commence, mené essentiellement par les chinois. Déminage, contruction de routes, de voies ferrées, de logements, ils sont partout. 15000 auraient un visa de travail angolais selon la RTP (Radio e Televisao de Portugal).
Leur présence est discrète et laborieuse, le soir à la lueur des lampes, les week-ends, sans vacances… infatigables semble t’il, même sous le soleil africain.
Les travailleurs angolais peuvent bien regretter ce travail fait sous leurs yeux par des étrangers, leur gouvernement a trouvé un allié économique, un partenaire qui ne le considère pas comme un mineur déficient mais comme une source de richesses, en premier lieu le pétrole.