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A.n.g.o.l.a.

Une fois n'est pas coutume, ce carnet n'est pas le mien, mais celui de Séverine. L'original se trouve sur la Terre, Bleue comme une orange.

Et la tristesse des hommes est dans les hommes, mais cette force aussi qui n'a de nom, et cette grâce, par instants, dont il faut bien qu'ils aient souri. Exil - Saint John Perse

Martal

Carrefour le jour, phare la nuit.

Banque. Téléphone. Boucherie. Epicerie. Ombre pour les vendeuses. Point de départ des porteurs, vendeurs de journaux, de cigarettes, il y a même quelques cireurs de chaussures qui viennent pour l'affluence... mais il n'y a rien chez Martal.

On y fait du change à l'entrée, alors que les changeuses de la rue sifflent leur "Ksss..." caractéristique qui rime ici avec dollars. Comme outragées de la concurrence que leur fait la jolie petite employée derrière ses vitres de plexiglas. Elles annoncent, les billets agités dans la mai, d'autres roulés dans un coin de pagne ou glissés dans le soutien gorge. Ca fait mijaurée d'aller faire:% la queue au guichet au nez de ces amazones.

Ouf, entrée. Qu'y a-t-il ? Des légumes? Pommes et citrons importés, quelques poivrons cellophanés, oignons. Plus de jus de fruits. Plus de pain depuis longtemps. Des laitages en rêve, ou en poudre, à reconstituer. Du thon, de la confiture? parfois, saisir l'occasion. De la lessive dans un coin. Plus de bougies depuis des siècles. Le rayons bebidas, reste généralement bien fourni: vin et cachaca.

Martal

Aléas des arrivages Geographie des conteneurs. Nouveautés de ces derniers mois : le succès des produits "complets", bio, des sauces et pâtes chinoises. Ces derniers sont discrets mais apparaissent peu à peu, de même que les indiens.

Il n'y a rien à Martal mais on croise tout les monde. Expats d'en face, ONGistes d'un peu plus bas, bonnes soeurs, gardiens de résidence en uniformes, gamins de la rue régulièrement houspillés par le gérant... le garde, lui, se contente de fermer la porte, le reste n'est pas de son domaine.

Et puis s'il n'y a rien, dehors, on vous demande tout. Un infirme sur sa chaise protégé par un petit parapluie pour accueillir la monnaie... obligemment rendue par le caissier uniquement en billets de 5Kw, pour qu'on puisse en distribuer à tout le monde. Les gamins pour porter, "Mama, uma gazosa", les filles qui vous mettent l'ananas dans les mains, "amiga, um bom precio". Un tourbillon. Un bagarre pas loin, et en face les joueurs de basket comme des flèches.

Les voisins d'en face

Les interstices d'un beau quartier.

Prendre le temps de déchiffrer les facades.

Riviera

Cabo Ledo un dimanche... du côté de "la plage des surfeurs", on ne manque pas de style.

Venus avec barbecue pro et musique... moi je parie qu'ils sont brésiliens, même si l'un a du faire un petit détour par Nice, pour les conseils de Brice.

Indices imparables? Les tatouages et... les maillots de leurs compagnes.

Art - Trienal

Trienal Luanda colecion Sindika Dokolo: 600 obras de arte de 137 artistas de 26 países africanos.

Expos d'oeuvres contemporaines d'artistes africains dispersées dans des galeries de Luanda

Qu'imagine t'on de l'Afrique, loin?

Que voit on ici, au bord des routes?

Les pieds nus, les lignes de jeu et le ballon s'est échappé, comme d'habitude...

Journée de la femme

Bom Jesus, un samedi au bord de la Kwanza. Coté rivière, les femmes à la lessive et quelques jeux d'eau. De l'autre, sur la terrasse d'une villa décatie, annexée en bar, des jeunes gens désoeuvrés qui viendront contester la légalité des photos que je prends.

On a souvent l'impression ici que les femmes font tout. Portent, surtout, l'eau, le bois, la vie. Un enfant à naître, l'autre sur le dos. En couleurs, avec élégance. Le quotidien.

La vague

Cabo Ledo.

Tôt le matin, du haut de la piste. Apercevoir cette vague, la laisser se dérouler.

Respirer.

Ensuite il sera temps de déballer les jouets...

Pluie

Ailleurs, catastrophe naturelle, mais en Afrique? Fatalité?

22 janvier, une nuit de fortes pluies provoque des inondations et des glissements de terrain autour de la capitale et plus au Nord. Le lendemain, Luanda est vide et silencieuse. Pas de kadongueiros, pas de vendeurs de rue. Personne. Quelques jours plus tard, on dénompe des dizaines de morts - 80 officiellement à Luanda - l'arrondi donne toute la précision de l'information... D'autres ont tout perdu, les habitants des musseques, quartiers de cahutes bâties sur du sable qui entourent Luanda. Tout, c'était si peu.

Hors d'Angola, qui en aura entendu parler? Au milieu des désastres qui ravagent le continent Africain à intervales réguliers... quelques inondations de plus.

Sur quelle aide compter? Aucune. Quelques jours plus tard, les affaires ont repris de plus belle le long de la route de Semba. Les matelas de mousse sèchent sur les toits. Des gamins hauts comme trois pommes jouent avec des balais... Il reste de l'eau boueuse partout, mais les torrents ont charriés les tas d'ordures plus loin.

On n'entend pas de plaintes, on ne voit pas le découragement. Au milieu de la boue et des flaques, les touches de couleur des vêtements des femmes.

Praia de Santiago

Cimetière de bateaux, en remontant la côte au nord de Luanda.

On dirait qu'un jour, épuisés, les bateaux se sont trainés près de la côte pour y sombrer tranquillement.

Ou peut-être étaient-ils attirés par la lumière.

Le Karl Marx rouille pres d'une plage accessible en kandonguero.

Registra-te !

Bureau d'inscription au marché de Cacuaco, une petite vingtaine de kilomètres au nord de la capitale.

Les dernières élections, en 1992, avaient réveillé la violence et la guerre. Depuis, le temps a passé. Un nouveau vote? On y songe doucement. Avant de proposer une date, le MPLA s'attaque à la formation des listes électorales... ca laisse le temps de penser.

N'empêche que ca progresse. En ville, sur de grandes affiches jaunes on vante un engagement pour la paix, un devoir national. Des figures variées, de la grand-mère au joueur de basket annoncent fièrement, leut carte à la main: "Déja inscrit ! Et toi ?". On voit des grappes de volontaires en jaune, aux carrefours et des banderoles sur les églises.

Mais c'est à Luanda, qu'en est il a l'intérieur du pays ?

Grand marché du samedi - Cacuaco

Une décharge ? Un champ de sacs plastiques annonce, plusieurs centaines de mètres à l'avance, l'arrivée au grand marché.

Poussièreux, actif, organisé comme un grand magasin avec ses allées-rayons: tongs, bassines, produits frais, poisson séché, farines, charbon. Autre chose ?

Aurait-on oublié quelques chose? Les vendeuses d'herbes nous suivent, la bassine sur la tête, pour rappeler les condiments à notre mémoire. Les gamins approchent avec les petits citrons indispensables.

Roboteiro

Roboteiro, ce sont les hommes qui transportent tout et n'importe quoi, sur leurs brouettes robustes. Il y en a partout, aux carrefours. Aux abords de Luanda, ce sont sourtout des bidons d'eau ou d'essence qui transitent. Parfois le déchargement d'un camion ou d'une voiture. Ici, pres du marché ce sont des produits frais. Un dur métier, sans doute, mais on l'oublie un peu quand on les voit attendre l'ouvrage en faisant la sieste sur leur brouette. Simples, solides et parfois chaises longues ?

Foi en couleurs

Les femmes rassemblées pour la messe un samedi apres-midi, débordant au dehors de toutes les couleurs. On voit souvent ces tenues a la sortie des églises, un mélange d'éléments traditionnels - le foulard - et l'affirmation de la foi, avec les motifs religieux des pagnes... mais le t-shirt de basket peut très bien les accompagner.

Monumental

Monument commémoratif de la bataille de Kifangondo en 1975, pour la prise d'un pont sur du fleuve Bengo. Etonnant par sa démesure. Un site de 4 hct, du marbre, des bronzes, un gigantesque parking vide. Sa visite un samedi midi, en plein soleil apres des heures d'embouteillages donne un grand sentiment de découragement. En quittant Luanda par la route nord on traverse des quartiers misérables, envahis de dédritus et surtout bâtis sur un escarpement instable qui s'effondre un peu plus à chaque pluie. Alors ensuite, ce marbre, ces fusils...

Une bataille très symbolique pourtant, une victoire au lendemain de la proclamation de l'indépendance... mais le drapeau choisi alors semblait insister sur le développement, l'agriculture et l'industrie. Aujourd'hui encore, il est partout.

L'eau

En Angola, l'eau ne manque pas, et pourtant, c'est un souci permanent. La photo est prise au nord de la ville, près de la rafinerie de Luanda. Un panneau prétend bien qu'elle n'est pas potable, mais l'activité autour du robinet est incessante.

En ville, à Luanda, c'est l'attente des camions-citernes qui remplissent les réservoirs des immeubles. L'eau est acheminée par des compagnies privées depuis la station de pompage de Kifandongo, au nord de la ville (en photo).

Les particuliers doivent négocier âprement pour s'assurer un approvisionnement régulier. L'eau est l'objet de traffics d'autant plus durs que les situations sont précaires. Les plus riches ont quelqu'un à la maison qui attend la venue du camion. Dans les musseques, c'est l'inverse, on envoie les femmes et les enfants au bord de la route attendre son éventuel passage.

Voir article Jeuneafrique

Dans la rue, les plus pauvres se contentent des flaques d'eau. Les canalisations doivent être très dégradées, et il ne se passe pas de jour sans qu'une partie de la rue soit couverte d'eau ruissellante.

Plus loin, c'est le ballet des jeunes filles, qu'on croise le matin au bord de la route de Semba, le bidon sur la tête, de retour d'une pompe. Plus loin, des bassines en attente attestent que le camion n'est pas encore passé.

Cette photo sur la route du nord, peu apres Cacuaco.

Fortaleza, rêves de grandeur

Visite à Fortaleza, la citadelle qui domine Ilhia.

L'entrée est bien gardée, mais c'est c'est surtout l'ombre pour la sieste que fournit cet avion.

Bartholoméo Diaz, lui semble un peu dépassé malgré sa posture conquérante.

Et oui, les temps ont changé depuis l'arrivée du premier portugais sur cette côte! Depuis la pose de cette plaque aussi.